L’art contemporain dans le monde arabe

L’art a toujours été présent dans la civilisation arabe. En effet, le Moyen Orient possédait déjà un patrimoine artistique considéré aujourd’hui comme classique avant l’apparition de l’abstraction et de la contemporanéité. Des couleurs autonomes, des formes pures, une géométrie intraitable et une décoration puissante distinguent notamment les œuvres et les créations artistiques arabes. Les artistes contemporains s’inspirent et exploitent leur héritage visuel, allant de l’arabesque, à la calligraphie, à l’architecture ou encore à la mosaïque, aux arts et métiers, « à l’enchantement paradisiaque du tapis » dans le processus de création. On constate ce fait avec le retour régulier des artistes contemporains à l’art islamique ancien.

Les œuvres contemporaines arabes ont trouvé leur place sur la scène internationale. On les retrouve dans les plus grandes expositions européennes. Cette expansion est accompagnée par l’émergence de scènes et de foires d’art contemporain dans les pays arabes. Dubaï, Doha, Abu Dhabi, Beyrouth, Tunis, Alger ou encore le Marrakech ont chacun les leurs.

Des rebondissements suite au printemps arabe

Bien que le printemps arabe a eu des répercussions négatives dans de nombreux domaines en Orient, il a eu l’effet inverse dans l’art. Il a attisé davantage les curiosités et a réussi à faire tourner les regards vers les pays arabes. Ce qui a stimulé la production artistique. L’engouement pour la création contemporaine a également joué en faveur des artistes.

L’art contemporain arabe continue à se dévoiler à travers les expositions locales ou universelles, de Paris à Vienne, Venise, Bamako et ailleurs. Les œuvres aux formes et sensibilités métissées, reflet de la politique, critique sociétale, spirituel, érotisme, ludisme, corps etc semblent séduire le public des deux côtés de la Méditerranée.

5 artistes contemporains qui ont marqué le Moyen Orient

Les artistes contemporains arabes jouissent aujourd’hui d’une plus grande liberté et d’opportunités pour se dévoiler. Voici 5 de ceux qui ont marqué l’art moderne arabo-islamique.

Paul Guiragossian, peintre arabe le plus prisé de sa génération

Paul Guiragossian est né en 1925 à Jérusalem. Issu d’une famille arménienne, émigré au Liban en 1947, il vit dans la misère et développe ses talents de peintre grâce à l’autodidactie. Ses efforts portent ses fruits car dans les années 1960-1970, il devient l’artiste arabe le plus prisé de sa génération.

Ces œuvres de style contemporain-classique évoquent les sujets tels le rôle de l’artiste dans la société, sa condition dans le monde arabe, l’enjeu de trouver son propre style, la sacralisation de la femme, l’autoportrait et autres thèmes comme l’humanisme.

Dia Al-Azzawi, figure éminente de la modernité arabe

Il est né en 1939 en Irak et suit des études supérieures en archéologie et en art à l’Université puis à l’Institut des Beaux-arts de Bagdad. Il est à la fois peintre, sculpteur, artiste du livre. Il a promu les jeunes artistes irakiens.

Dial Al-Azzawi a consacré sa carrière à la création et la diffusion des arts graphiques arabes modernes à travers le monde, de l’Europe aux Amériques mais aussi dans le Monde arabe. Le public a pu admirer ses collections publiques et personnelles dans les galeries, foires internationales, musées et centres d’art.

Salwa Raouda Choucair, pionnier de l’art abstrait au Moyen Orient

Saloua Raouda Choucair est née en 1916. Elle a initié l’abstraction au Moyen-Orient avec ses peintures, textiles et sculptures de verrouillage. Sa passion pour l’art et l’architecture islamique débute durant un voyage en Egypte en 1943. Elle est allée à l’École des Beaux-Arts et a fréquenté l’atelier du maître Fernand Léger à Paris à la fin des années 40. De retour à Beyrouth en 1950, l’artiste se lance dans le modelage de l’argile et la sculpture sur bois. Pour elle, l’art doit être une réalité vivante et architecturale, raison pour laquelle, elle utilise divers matériaux et de formes.

Mahmoud Mukhtar, le père de la sculpture moderne égyptienne

Il a vécu de 1891 jusqu’en 1934 et est considéré comme le fondateur de plastiques arabes modernes. Il a étudié à l’école du Caire des Beaux-Arts puis perfectionne ses compétences sous la tutelle de Rodin à Paris.  Il se passionne pour le style plastique des grands maîtres, et contribue déjà aux expositions. La persévérance, la volonté, la pureté et la fraîcheur naïve de l’âme, la vérité de la vie sont essentiellement les thèmes de ses créations.

Mukhtar est une personnalité phare dans l’histoire de l’art égyptien. Ses œuvres ont fortement influencé le nouvel art égyptien mais pas seulement, l’Irak, le Liban, la Syrie et bien d’autres pays arabes ont aussi suivi ses vents de changement.

Amer Shomali, artiste visuel palestinien

Il est né en 1981 au Koweit mais a passé son enfance dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, en Syrie. Il obtient un Bachelor en architecture à l’Université de Birzeit puis une maîtrise en Arts à l’Université de Bournemouth. Les histoires sur la Palestine contées par ses parents durant son enfance l’ont inspirée dans ses créations cinématographiques. Il use librement de l’art conceptuel, de la peinture, des médias numériques, les films, des bandes dessinées et de beaucoup d’humour dans ses œuvres. Il est l’artiste derrière le fameux The wanted 18.

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