Depuis 1896, première projection cinématographique d’un film en bande lumière à Alexandrie, le cinéma arabe n’a cessé de connaître des hauts et des bas. A travers les années, le septième art dans le monde Arabe a en effet subit les conséquences des vents politiques et économiques qui soufflent au Moyen Orient. Si on remarque dans les pays comme l’Egypte, au Maroc et les pays du Golfe que l’industrie est florissante, avec des films commerciaux appréciés par le public local, les autres pays arabes peinent à trouver une place. C’était le cas de la Syrie, de la Jordanie et de la Palestine où les films ont été presque absents sur l’écran jusqu’à aujourd’hui.
Les films arabes, ayant réussi l’exploit de marquer le cinéma arabe et d’entrer dans une légende dorée ou « l’âge d’or », sont aujourd’hui rejoints par des films nominés aux Césars et aux Oscars.
La révolution a apporté un vent de changement
Le printemps arabe réussi à instaurer de nouvelles tendances dans l’industrie cinématographique. Il a permis aux producteurs d’aller au-delà des barrières, qui jusqu’alors étaient assez frustrants. La nouvelle génération de réalisateurs se veut aujourd’hui plus confiant, plus libre et plus expressif dans leurs productions. Les films arabes ne parlent plus seulement que d’immigration, de révolution, de terrorisme et de l’émancipation des femmes mais traitent plus des thèmes du quotidien et des faits de société. On constate d’ailleurs cette renaissance à travers les derniers films arabes présentés aux festivals internationaux. 2016 marque la percée des films arabes aux Oscars. Pour vous donner un aperçu du cinéma arabe, voici 3 des personnalités les plus influentes du milieu.
Adel Imam, monstre sacré du cinéma égyptien
Il est né 17 mai 1946 à Mansourah et est considéré comme l’un des meilleurs comédiens arabes. En tout, l’acteur égyptien a participé à plus de 100 films et dix pièces de théâtre, ainsi que dans de nombreuses séries télévisées durant sa brillante carrière. Son jeu d’acteur mêlant humour et tristesse pour incarner les laissés pour compte et victimes d’injustice lui a permis de séduire le grand public du monde arabe. On l’a même surnommé le Charlie Chaplin arabe des temps modernes.
Ses films les plus connus sont « Terrorism and the Kebab » et « The Terrorist » où il affirme son combat contre le fanatisme religieux, les extrémismes, le terrorisme et la dictature. Aujourd’hui, il défend les réfugiés et plus globalement le droit de l’homme dans le monde arabe. Il a été nommé ambassadeur de bonne volonté de l’UNHCR en janvier 2000.
Haifa Al Mansour, cinéaste saoudienne
Née en 1972, elle est un pionnier du cinéma en Arabie Saoudite et dans le monde arabe. Ayant fait des études de littérature comparée à l’université américaine du Caire, elle retourne en Arabie saoudite pour enseigner l’arabe et l’anglais dans une compagnie avant de finalement se tourner vers le cinéma. Elle suit des cours de cinéma en Sydney et reçoit son « Prestigious Endeavour Scholarship Award après avoir obtenu son Master.
Haifa Al Mansour est propulsé au devant de la scène internationale à la sortie de son premier long métrage « Wadjda », et le 1er réalisé au royaume et par une femme. Le film est acclamé à Venise puis récompensé à Dubaï et à Cannes. Elle compte déjà de nombreux courts métrages dont certains sélectionnés aux festivals nationaux et internationaux. Cette réalisatrice saoudienne a été classée parmi les 100 femmes arabes les plus puissantes.
Khadija Alami, figure incontournable du cinéma au Maroc
Malgré les études en sciences économiques qu’elle a fait dans le Nord de la France, Khadija Alami n’a jamais délaissé sa passion pour le cinéma. Doucement mais sûrement, la marocaine conquiert le monde de la production cinématographique et devient une figure incontournable du cinéma au Maroc. Depuis 1998, date de la création de sa société K Films, elle a participé plus de 40 productions internationales en fournissant des prestations de services et des équipes techniques aux boîtes de productions cinématographiques internationales qui sont tournées au Maroc.
Elle réalise en même temps de nombreux courts métrages, documentaires et films. Elle a réalisé « Au bonheur des dames », « Imagine si » de Myriam Bakir et « Flou » de Youssef Britel et coproduit « The Narrow Frame of Midnight » de Tala Hadid.