Le 12 janvier 2007 s’ouvrait une des plus grandes manifestations culturelles qu’a connues l’Algérie ces dernières années : « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ». Rappelant que cette manifestation « capitale de la culture arabe » est une tradtion annuelle e la ligue Arabe, organisée chaque année dans un pays membre de la ligue. Pour l’année 2007, l’Algérie a fait la part belle aux traductions des livres et aux diverses expositions. Ainsi, plusieurs commissions ont été créées pour organiser cette manifestation et ce, dans divers domaines : arts visuels, cinéma et audiovisuel, musique, théâtre, livres.
Ce ne sont pas moins de 1000 titres qui ont été publiés ou republiés. L’écriture a sans conteste eu une place de choix ces derniers mois en Algérie: des dizaines de cafés littéraires avec auteurs, chercheurs, philosophes, professeurs et artistes ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Pendant ce temps, le domaine des arts – depuis trop longtemps oublié – a connu une certaine effervescence avec le vernissage de nouveaux jeunes artistes algériens. Ce fut l’occasion de programmer des expositions d’oeuvres arabes autour de colloques, tels que « L’impact de l’Algérie dans l’inspiration des artistes orientalistes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles », « La peinture algérienne à travers les différentes générations » ou encore celui qui avait pour thème: « La calligraphie arabe». Pour les amateurs de chants et de musique, spectacles musicaux traditionnels, chansons Ganwi et spectacles d’andalou eurent lieu tout l’été pour le plus grand bonheur des familles.
Malheureusement, le bilan de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 », n’est pas seulement positif. En effet, force est de constater le peu d’engouement qu’a connut la population algéroise pour cet événement. Après des mois sur la culture algérienne qui a vu peu de mondes affluer, la culture arabe dans sa grande diversité a pris le relais sans pour autant ameuter plus de monde. Le festival du film arabe a Oran, les ateliers de cinéma a Bejaia, et le salon du livre d’Alger ont peut-être été les moments clefs de l’année. Les algériens étant de plus en plus désireux de développer le domaine du cinéma. En revanche, observateurs, journalistes et … citoyens, furent nombreux à pointer du doigt les fonds considérables engagés pour financer tous les projets. Trop de paillettes, trop d’éclat… Souad Massi, chanteuse algérienne, a d’ailleurs exprimé sa « tristesse » pour « son pays » : » Je ne sais pas si c’est lié à des problèmes d’organisation, mais à part l’ouverture de l’année culturelle à Alger, je m’attendais à de plus grosses manifestations. »
Peu importe pour les organisateurs: Alger est belle et bien la capitale de la culture arabe. La ville blanche, qui il y a quelques années encore n’osait rêver qu’une telle manifestation puisse avoir lieu chez elle pour cause d’une paix relative, semble avoir cherché à démontrer qu’elle est toujours là, prête à reprendre sa place dans le monde culturel. Comme un défi contre les décennies rouges, comme une arme contre la passivité des jeunes, la culture comme arme, la culture comme une urgence pour la Cité d’Alger.