Fulla, la Barbie musulmane

Divers - Firdaous.com

En novembre 2003, le monde arabe faisait une bien étrange rencontre avec Fulla, une Barbie musulmane fabriquée en Chine et créée par une boite syrienne « NewBoy ». Et tout de suite c’est un succès au moyen-orient. Les petites filles se l’arrachent. Fulla, en quelques années a réussi le terrible et risqué pari de satisfaire parents et enfants du monde Arabo-musulman. Retour sur ce succès fulgurant et ses conséquences.

Le rapide succès de Fulla réside dans ses spots publicitaires qui rassurent les familles musulmanes. En effet, on peut voir Fulla habillée selon le pays d’une abbaya noire ou d’un hidjab avec des robes amples. Mais, cette nouvelle poupée a aussi des jupes courtes et de petits débardeurs réservés exclusivement à la maison.
Fulla a comme principales activités la prière et les pâtisseries qu’elle prépare pour ses deux amies Yasmeen et Nada. Mais, se voulant modernes, ses créateurs ont ajouté Fulla médecin et Fulla professeur à la petite panoplie. Seuls, ses deux métiers sont pour le moment jugé assez dignes pour être entrepris par la Barbie musulmane. Voilà donc qui est Fulla : une Barbie habillée avec une tenue musulmane et qui a des activités musulmanes.

Les répercussions ne sont pas négligeables. D’abord la Barbie américaine a presque complètement disparu des pays du Moyen-Orient. Si elle conserve encore un petit avantage au Maghreb plus centré sur l’occidental, il diminue de jour en jour ; de nombreux parents préférant maintenant acheter Fulla.
Ensuite, cette poupée musulmane divise les partis. Si elle semble mieux correspondre à l’identité musulmane et aux réalités du monde arabe, certains jugent qu’elle pousse les petites filles à se transformer en femme d’intérieur et que les spots publicitaires sont bien trop vindicatifs pour ce qui est à l’origine un simple jouet. Il n’empêche que les produits dérivés signés Fulla envahissent les étals et font briller les yeux des petites filles. Faisant fi des polémiques, les fillettes suivent Fulla qui semble les avoir conquis avec son voile et sa simplicité.

La recette était donc simple. Dans un premier temps il fallait rejeter la poupée américaine, trop belle, trop blonde. Ensuite, proposer un autre produit pour combler le trou, un produit différent à l’extérieur mais semblable dans l’usage qu’on en fait. Enfin, véhiculer à l’aide de publicités les préceptes jugés être les bons. Tant que les enfants distinguent réalité et jouet…

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