Le monde arabe assiste depuis plusieurs années à un véritable « boom » en matière d’exil. En effet, beaucoup considèrent que l’exil est souhaitable, voire, nécessaire. Cette notion de départ hors du pays ne peut s’expliquer uniquement par la volonté de changer de vie. Un changement peut s’effectuer dans le pays même. Or, la tendance aujourd’hui est de s’expatrier en occident. Mais quels avantages pour quels inconvénients ?
Si de plus en plus de pays débloquent chaque années des fonds plus grands dans le secteur de l’éducation afin de pouvoir offrir des enseignements et des formations de choix, il n’en demeure pas moins, qu’un diplôme obtenu dans une université occidentale permet de trouver plus facilement du travail dans les entreprises friandes de diplômes étrangers.
S’exiler donc pour mieux revenir ?
Pas si évident. D’abord, partir signifie être capable de s’assumer financièrement, obtenir un visa, parler la langue du pays mais surtout pouvoir s’adapter à une société étrangère. Une société dont les coutumes, les principes et les valeurs ne sont pas toujours en adéquation avec ceux du pays natal. Cette difficulté à l’adaptation n’est pas à prendre à la légère. En effet, que l’on soit jeunes ou vieux, découvrir de nouvelles contrées n’est pas chose aisée au vu des efforts qu’il faudra fournir avant de s’y sentir à l’aise. Le temps d’y parvenir, peut-être que l’envie de revenir au pays se sera éclipsé.
Exil définitif donc ?
Deux raisons s’y opposent. La première est qu’un départ « pour toujours » implique aussi être un « étranger pour toujours ». La seconde est celle sur laquelle le Japon a tout misé : la notion d’appartenance à sa nation. En effet, le Japon pousse ses étudiants à passer quelques temps à l’étranger afin de bénéficier d’apprentissages étrangers et de revenir les transmettre aux écoliers japonais. Pour cela, l’Etat joue la fibre patriotique. Cela pourrait être la solution à la fuite des cerveaux.
Mais des avantages existent pour les exilés. Culturellement parlant, on peut s’épanouir intellectuellement dans des contrés étrangères. Les artistes, écrivains et musiciens dénicheront l’un une touche de couleur, un autre des bribes de poésie et le dernier des mélodies nouvelles. La richesse de l’acquisition d’une nouvelle culture n’est pas à prendre à la légère : elle permet souvent d’acquérir une grande ouverture d’esprit, d’oublier les stéréotypes et les clichés et parfois d’apprendre une nouvelle langue. Partir vivre ailleurs est aussi une raison pour faire évoluer son art mais il ne faut pas oublier que le statut d’artiste est très souvent précaire et qu’une fois encore le financement est à prévoir.
En ce qui concerne les étudiants. Il leur faudra un minimum de plusieurs milliers d’euros avant de partir. En effet, une fois sur place, il faudra payer les frais d’inscription, le loyer pour plusieurs mois, les fournitures. Trouver un petit boulot très vite relève presque de l’utopie et avec le début des cours et les emplois du temps chargés, c’est un parcours du combattant qu’il faudra mener. Quant à ceux qui s’exilent pour travailler, ils y voient en général une façon de gravir les échelons ou de commencer une nouvelle vie, une vie meilleure.
En résumé pour bien réussir son départ il faut prendre en compte plusieurs paramètres :Réfléchir longuement à ce qu’on attend de ce départ, aux motivations qui nous poussent à partir, choisir avec soin le pays et étudier ses caractéristiques, prendre en compte les témoignages d’autres expatriés et enfin prévoir les frais de voyage et d’installation.
Pour conclure, on rappellera la définition d’Ambrose Biercel : Exilé : Personne qui sert son pays en résidant à l’étranger, sans être pour autant ambassadeur. (Extrait de ‘Le Dictionnaire du Diable’)